8/30/2007

La quadrilogie de John DeFoe



Oui, voilà la cause de mes récentes nuits blanches.

La quadrilogie (composée, dans l'ordre, de 5 Days A Stranger, 7 Days A Skeptic, Trilby's Notes et 6 Days A Sacrifice) centre son histoire autour des ravages que cause le fantôme meurtrier de John DeFoe. Les quatres chapitres sont des jeux d'aventure dont l'interface rappelle celle des anciens jeux de Sierra et de Lucas Arts, même s'ils sont tous des créations récentes, signées par le développeur amateur Ben Croshaw. Comme pour les anciennes créations de Sierra, les jeux reposent essentiellement sur la résolutions d'énigmes, de puzzles. Cependant, ici, l'accent est mis sur l'horreur (oui, il y a des morts, oui, il y a beaucoup de sang. Satisfaits ?).

Le cycle commence avec 5 Days A Stranger où le joueur contôle Trilby, un gentleman cambrioleur qui s'aventure dans le manoir DeFoe dans l'espoir de faire un coup d'argent facile en volant quelques objets de valeur. Il s'aperçoit cependant rapidement qu'une intelligence invisible le retient prisonnier de la maison en compagnie de quatre étrangers. L'histoire de ce premier volet est probablement la plus simple, mais l'atmosphère que dégage le jeu rend à merveille celle des films de slashers.

7 Days A Skeptical marque un saut en avant dans le temps d'environ 400 ans. Le joueur incarne le docteur Jonathan Somerset, le psychologue du vaisseau Mephistopheles. Mise à part quelques tensions et angoisses somme toute bien naturelles dans le contexte d'une mission spatiale, l'équipage de six hommes et femmes se porte très bien, jusqu'à ce que le vaisseau détecte une caisson métallique flottant dans l'espace. C'est lorsque que le capitaine décide de l'emmener à bord que les ennuis commencent... Plus gore, plus complexe et plus satisfaisant que son prédécesseur, 7 Days A Skeptical rappelle un peu Alien de par son ambiance claustrophobique.

Retour dans le passé pour ce troisième opus, Trilby's Notes, qui ramène le joueur dans la peau de Trilby, 4 ans après l'incident du manoir DeFoe. Trilby, qui est maintenant un agent gouvernemental enquêtant sur le paranormal, apprend que certains artéfacts du manoir DeFoe sont en circulation, augmentant les risques d'une nouvelle manifestation du fantôme rageur de John DeFoe. Il se rend donc dans un petit hôtel du Wales pour tenter de récupérer subtilement quelques reliques imprégnées par l'esprit du tueur. Mais la situation s'avère bien plus compliquée et dangeureuse... La trame générale du cycle prend ici une dimension cosmique et lovecraftienne. Y est aussi introduit mon personnage préféré de la série, le Prince (mais je ne vous en dit pas plus).

6 Days A Sacrifice se situe 192 ans après 5 Days A Stranger et 192 ans avant 7 Days A Skeptical [Edit : finalement, c'est 196 ans, dans les deux cas. Mon erreur]. Theodore Dacabe, un inspecteur municipal, est chargé d'enquêter sur les agissements d'une secte mystérieuse. Il se retrouve rapidement prisonnier, gardé par un homme qui ressemble étrangement au légendaire Trilby, qui devrait pourtant être mort depuis plus de cent ans. Ce dernier volet du cycle vient boucler la boucle de façon parfois surprenante, même si on ne peut s'empêcher de constater que le concepteur voulait peut-être un peu trop achever ce projet (peut-être en avait-il marre ?). La finale laisse quand même place à une suite éventuelle, que je ne puis qu'espérer.

Les jeux fonctionnent sous Windows XP, aucune installation requise. Oh, et ai-je dit qu'ils étaient gratuits? Maintenant c'est fait. Dans l'ensemble, la série m'a impressionné par la qualité de l'intrigue et des dialogues. Même si les graphiques sont dépassés (la résolution maximale tourne autour du 640x480), ils ont quand même un certain charme. Et puis, le plus important de tout, les jeux sont amusants et intrigants. À jouer, si vous avez du temps libre, vraiment.

8/25/2007

Évidemment, il y a aussi évidement...

C'est lors de l'assemblage du #16 de Brins d'éternié (donc après tout le processus de correction, de révision et d'impression) que nous l'avons vue: en haut de la page 66, bien cachée, une horrible faute qui nous regardait d'un air ingénu. Grrr.

Et c'est moi qui l'a commise, en plus. Une erreur toute bête: j'ai oublié un m à "évidemment". Le problème, c'est que le mot "évidement" existe aussi (cela signifie simplement "action d’évider; résultat de cette action"), ce pourquoi ni Open Office ni Antidote n'a relevé la faute. Même ma super correctrice n'y a vu que du feu.

C'est un peu frustrant, mais bon, je tâcherai d'être un peu plus vigilant, à l'avenir.

8/22/2007

Épidémie virtuelle (aka : mort-aux-geeks)


On peut lire dans le Devoir d'aujourd'hui un article établissant un lien quelque peu inusité entre la lutte contre les épidémies et les jeux vidéos.

C'est en septembre 2005, dans le monde virtuel du jeu massivement multijoueur World of Warcraft (ou WoW) que s'est répandue la "maladie" Corrupted Blood, qui devait, à l'origine, ne pouvoir atteindre que des joueurs de haut niveau. La maladie détériorait graduellement la vie des personnages infectés et se transmettait par simple proximité, mais n'avait, théoriquement, pas la possibilité de s'étendre au-delà d'un secteur bien spécifique du jeu.

Cependant, un bug a permis au virus de se libérer et de s'attaquer à des villes densément peuplées, les animaux domestiques de certains joueurs servant de vecteur de propagation. Si les personnages plus puissants pouvaient résister relativement facilement aux effets du Corrupted Blood, les plus faibles périssaient en quelques secondes. Bien entendu, la mort dans WoW n'est pas irréversible comme dans la vie réelle; la résurrection est possible. Mais l'épidémie virtuelle a pris une telle ampleur que des médias y ont consacré des articles (dans ce cas-ci, ça ressemble surtout à une publicité déguisée, mais enfin).

Et maintenant, des organismes états-uniens comme le CDC (Centers for Disease Control and Prevention) s'intéressent au phémonène, en prétendant que l'étude du comportement des joueurs infectés pourrait avoir des applications pratiques dans la vie réelle. J'en doute: même si on tentait de recréer une épidémie virtuelle dans un jeu en ligne plus "réaliste", comme Second Life, la simulation ne me semblerait pas assez convaincante. En effet, un jeu étant un jeu, le facteur "amusement" ne peut être aussi facilement négligé. Il paraît que certains joueurs auraient apprécié la pandémie qu'a causé Corrupted Blood, croyant qu'il s'agissait d'un événement volontairement déclenché par les animateurs. Cependant, Blizzard, le développeur de WoW, a rapidement corrigé la situation qu'avait engendré la propagation du virus. On est en droit de douter que les joueurs plus faibles auraient longtemps accepté de voir mourir leur personnage à répétition, surtout si lesdits joueurs paient, comme c'est le cas pour ceux de WoW, un abonnement d'environ 15$ américain par mois.

Le concept de l'épidémie virtuelle est fascinant, mais ne peut pas sérieusement servir de modèle pour la vie réelle: il serait trop facile pour le joueur excédé de simplement quitter le jeu et d'aller s'occuper à autre chose, ce qu'il n'est pas possible d'accomplir dans la réalité.

8/21/2007

Avec un peu de retard, mais quand même...

Selon John Scalzi, la tradition ancestrale veut que le billet inaugural d'un blog contienne une photo de chat. Je n'en suis plus à mon premier billet, mais comme mieux vaut tard que jamais, voilà:



Il s'appelle Lynch (oui, comme le réalisateur, non, pas comme le verbe) et je l'ai eu hier. Je pourrais passer des heures à écrire comment il peut être mignon, chou, trognon et craquant, mais vous avez autre chose à faire.

En passant, les #16 de Brins d'éternité sont à la poste, le tout devrait partir demain matin à la première heure. Et je suis content: je me suis enfin décidé à me procurer une éponge pour fermer les enveloppes. À la langue, ça allait pour les cinq premières, mais pour toutes les autres... Erk.

8/17/2007

Lectures Web (1) - Project Aon



Je sais, la question vous dévorait: mais quels sites Guillaume fréquente-t-il sur le Web? Oh, oui, il donne bien une liste de blogs (tous très intéressants, d'ailleurs), mais est-ce vraiment tout?

Eh bien non. Effectivement, il y a plus. Notamment le site Project Aon, où sont publiées en ligne (et donc accessibles gratuitement) plusieurs versions originales des romans de la série Loup Solitaire (Lone Wolf en anglais) de Joe Dever. Oui, je suis geek à ce point (oh, et pour enfoncer le clou un peu plus, j'adore Doctor Who).

J'ai été un énorme fan des Livres dont vous êtes le héros lors de mon adolescence. La série Loup Solaitaire était loin d'être ma préférée, mais le fait de pouvoir la lire en format html me plaît. Oui, l'écran d'ordinateur n'est pas le meilleur médium pour la lecture, mais le format web permet de vivre l'aventure un peu plus facilement: plutôt que de feuilleter le livre à la recherche du paragraphe numéroté correspondant au choix qu'on vient de faire, il suffit de cliquer et de suivre l'hyperlien...

J'ai déjà terminé le premier tome de la série, A Flight From The Dark, mais je meurs constamment dans le deuxième, Fire on the Water (oui, j'essaye de jouer sans tricher, en plus). Mais ne vous inquiétez pas: bientôt, je serai un grand maître Kai, et rien ne pourra m'arrêter!

(D'accord, inquiétez-vous.)

8/13/2007

Brins d'éternité #16, bientôt !

Le voilà, le seizième numéro de votre fanzine préféré!





Au sommaire, des nouvelles de Démie Lecompte, Ariane Gélinas, Geneviève Fournier-Goulet et Christian Perrot, plus une entrevue exclusive avec Natasha Beaulieu, un retour sur les éditions 2007 de Boréal et de Fantasia, des critiques de livres, de revues...

L'illustration de couverture est une gracieuseté de Martin Pelletier.

Si tout va bien, je vais pouvoir poster les exemplaires ce vendredi.


--EDIT--

Bon, finalement, on ne pourra pas avoir les exemplaires imprimés avant lundi ou mardi prochain. On va quand même essayer de les poster le plus tôt possible.

8/08/2007

The Invasion, après le communisme...



Le troisième remake (après celui de 1978 et celui de 1993) du classique du cinéma d'horreur Invasion of the Body Snatchers de 1956 paraîtra en salles dans quelques jours.

Quatre versions en un peu plus de cinquante ans: c'est probablement la preuve que le film vient toucher aux angoisses profondes de l'esprit humain (ce que tout bon film d'horreur devrait accomplir, plutôt que de faire bondir des chats noirs aux moments les plus improbables). Au niveau personnel, le film (dans toutes les versions, en incluant fort probablement celle de 2007), s'attaque au concept même du Moi: les envahisseurs, les body snatchers, dupliquent leur victime et détruisent leur corps, les remplaçant par un clone identique en apparence, mais dénué de toutes émotions, et donc de toute intériorité. Le "Je est un autre" de Rimbaud prend alors une toute autre signification.

On peut aussi pousser l'analyse un peu plus loin et voir dans The Invasion of the Body Snatchers une allégorie politique. Il a déjà été établi que l'original de 1956 se voulait être une critique de la guerre froide, ou plus précisément du maccarthisme.

Il y a fort à parier que la nouvelle version du film aura, elle aussi, une dimension allégorique. À mon avis, on pourra y trouver des correspondances avec la chasse aux terroristes que mène depuis plusieurs années le gouvernement Bush (La version de 1993 se passait déjà dans une base militaire. L'action de celle de 2007 se situe à Washington D.C.). Le régime de terreur paranoïaque qui est en place en ce moment aux États-Unis sert trop bien au film: "ils" peuvent être n'importe où, n'importe qui. Peut-être votre voisin de palier en est-il "un"...

J'ai bien hâte de voir ce film, ne serait-ce que pour le comparer, idéologiquement, aux trois autres.

8/04/2007

SS bateau

C'est en écrivant une nouvelle de science-fiction que je me suis posé la question: d'où vient le préfixe "SS" qu'on voit avant les noms des navires? Serait-il juste de le placer avant, disons, celui d'un hypothétique vaisseau spatial?

Eh bien, d'après ce que j'ai trouvé, pas du tout, puisque "SS" signifie Steam Ship, en langage maritime (l'acronyme peut aussi désigner, en langage militaire, un sous-marin non-nucléaire). Bien entendu, il existe un préfixe pour chaque type de navire. Le Titanic, par exemple, portait le sigle RMS: Royal Mail Steamer. Fascinant.

Alors bon, à moins de faire dans le steam punk, et encore là, le préfixe "SS" est à oublier en science-fiction, sauf si on considère que, la propulsion à vapeur étant déjà une technologie obsolète de nos jours, la signification de "SS" pourrait changer pour Star Ship...